Pourquoi est-il si compliqué de faire remarquer à un collaborateur sa marge de progression en matière d’orthographe ? Pourquoi est-il si vexant de s’entendre dire que l’on s’est oublié en matière d’accord ? Diktat de l’écrit dont chacun voudrait s’affranchir, traumas des dictées de l’enfance, martelées de points négatifs à l’encre rouge, l’estime de soi et l’orthographe ne semblent ne faire qu’un, nouées au creux de la gorge, clivant ceux pour qui elle demeure de tout temps « naturelle », et les autres, nichés dans un complexe toujours prêt à ressurgir.
Le ruban de la langue écrite nommée « maternelle » est la métaphore du cordon ombilical dont elle est le relai. Allez chercher… Pour autant, avant d’épuiser tous les divans du monde, il est toujours possible de ramener l’écrit à ce qu’il est, à savoir un code, arbitraire certes, mais dont on peut se saisir pour s’en affranchir une fois pour toutes. Car les règles sujettes à difficulté se dénombrent, le lexique piégeux se résume à quelques-uns. Alors à vos carnets, listes, mémos en tous genres, l’affaire est dans le sac au bout d’une page ou deux de vos meilleurs ennemis, dont vous ferez non plus des maux mais de simples mots.