Augmentez le volume, parlez en langage-clé !
Habitués, voire résignés à perdre votre auditoire dans des dédales abstraits, des discours fleuves, des raisonnements flottants ?
Pour en finir avec les phrases à rallonge, musclez vos idées en vous exerçant à la pratique des mots-clés : Conceptualisez.
Comme les balises d’un bon référencement sur le web, les mots-clés ramassent le sens et donnent du poids à votre message. Bref, pour faire entendre votre intention, sachez appeler les choses… par leur nom.
Un exemple pour comprendre…
V1 « La situation est compliquée, on ne sait plus comment faire, même si on a essayé différentes choses. Il est impossible de comprendre le pourquoi du comment. Il y a tellement d’acteurs en jeu ! Depuis le début, rien ne va assez vite. On arrête pas de prendre du retard sur le planning de réalisation. Tout le monde s’en plait. Du coup on hésite, doit-on attendre que le fournisseur propose au niveau de son organisation, sachant que si on tarde trop on risque de sortir sur le marché un produit dépassé, ou bien envisager dès maintenant une autre solution en se rapprochant du Marketing ? » 105 mots et pas mal d’approximations…
V2 « La situation est compliquée : impossible d’identifier les causes des problèmes que nous rencontrons en raison du nombre d’acteurs engagés. Et le planning de réalisation ne cesse de glisser. Deux solutions sont envisageables : Laisser le fournisseur nous proposer un changement d’organisation – au risque d’un retard lourd de conséquences en terme de retour sur investissement, soit s’adresser directement au Marketing. » 63 mots pour un texte réduit de 40 % !
Autre temps fort de la conceptualisation, l’usage de mots-clés CONCRETS. Un langage imagé (les fameuses métaphores) court-circuite les rouages du raisonnement logique, parle directement à l’hémisphère droit de votre auditoire. Impossible d’y résister. Parlez-lui davantage « d’acte de naissance » que de « date de création », de « passage de témoin » plutôt que de relais, de « colonne vertébrale » plutôt que « d’axe principal », de « roues d’un engrenage » plutôt que de système », de « flambée » plutôt que « forte hausse ». Car l’information n’est jamais loin de changer de nature quand on change la nature des mots.
Carole Genillon